Posts Tagged ‘Politique canadienne’

Par Richard Martin

Un « rapporteur spécial » n’est nullement nécessaire pour enquêter sur l’ingérence chinoise dans la politique canadienne.

Les élus de la Chambre des Communes disposent des outils nécessaires pour faire leur travail par le biais des commissions parlementaires. La loi prévoit également des dispositions pour les commissions d’enquête, les enquêtes publiques, les enquêtes judiciaires, ainsi que les commissions royales. Elles peuvent citer des témoins à comparaître, les obliger à témoigner sous serment, organiser des séances à huis clos pour obtenir des preuves et des témoignages confidentiels.

Trudeau invente tout cela au fur et à mesure. Même l’idée d’appeler la mission “rapporteur” pue la maskirovka, la mauvaise direction et la désinformation. Si le Premier ministre n’a rien à cacher, il ne devrait pas avoir à s’inquiéter, n’est-ce pas ?

Le Parlement approuve actuellement sans discussion les directives de M. Trudeau et du cabinet du Premier ministre, sans procédure régulière ni examen public. Nous devons nous rappeler que le gouvernement, c’est-à-dire le Premier ministre et le cabinet, est responsable devant le Parlement, et non l’inverse. Ce principe est inscrit dans notre constitution depuis l’avènement du gouvernement responsable dans le Canada d’avant la Confédération.

Malheureusement, le caucus libéral, aidé et encouragé par le NPD, est rempli de flagorneurs sans envergure. Ils ne s’intéressent qu’au maintien de l’illusion de la suprématie parlementaire, et non à la substance.

Il suffit de voir les tactiques de blocage et d’obscurcissement que les membres libéraux de la commission ont utilisées ces derniers jours et ces dernières semaines pour empêcher le CEM de Trudeau, Mme Telford, de témoigner devant la commission parlementaire tentant d’élucider la question d’ingérence du gouvernement de la République populaire de Chine et le Parti Communiste chinois dans les affaires électorales et et gouvernementales du Canada.

C’est là le vrai problème, et non pas de savoir si David Johnston est suffisamment “honorable” pour accepter la mission de « Raconteur spécieux » !

Par Richard Martin

Je considère maintenant comme un risque à forte probabilité et à fort impact que la Chine a mené et continue de mener des opérations d’influence et de subversion contre les Canadiens, le gouvernement canadien, les politiciens et peut-être même des fonctionnaires clés.

Je développerai mon raisonnement dans un article de blog, mais ce qui suit peut être considéré comme un sommaire initial.

D’un point de vue bayésien, à mesure que de nouvelles preuves apparaissent, nous devons réviser notre estimation de la probabilité. En outre, nous devons également tenir compte de nos connaissances de base tirées du comportement historique de la Chine et d’autres éléments.

Par exemple, si nous supposons que nous n’avons pas de connaissances préalables sur les capacités et les intentions de la Chine, les preuves initiales ne concernent que l’interférence potentielle. Disons 50/50.

Si l’on ajoute d’autres éléments de preuve, et si chacun d’entre eux est également à 50/50, ou même légèrement plus probable selon l’hypothèse de subversion par la Chine, les probabilités en faveur d’un comportement et d’une intention néfastes ne sont toujours pas écrasantes.

Mais si l’on ajoute maintenant nos connaissances générales sur la Chine communiste, les capacités et le comportement passé du Parti Communiste Chinois ainsi que les objectifs déclarés, la probabilité préalable de l’hypothèse de la subversion, de la capture de l’élite et de la coercition chinoises augmente considérablement.

Des preuves supplémentaires allant dans le sens de cette hypothèse n’ajouteraient pas grand-chose à notre évaluation globale de la probabilité.

La question est alors de savoir quelles preuves réfuteraient l’hypothèse d’une intention non hostile de la Chine. Il appartient maintenant à ceux qui prétendent qu’il n’y a rien à voir ici ou que cela reste en dessous d’un seuil de préoccupation de fournir les preuves et les arguments en faveur de cette affirmation.

Autrement dit, il est temps de prouver que la Chine n’est pas hostile.